Permis de construire
Permis de construire, Photo: pixabay

En France, de plus en plus de propriétaires cherchent à gagner de l’espace sans changer de domicile. L’option de la surélévation d’une maison séduit pour sa capacité à ajouter des pièces comme un bureau, une suite parentale ou une salle de bains. Toutefois, cette opération, bien que réalisable, nécessite impérativement de respecter des obligations légales précises.

 Avant d’entreprendre les travaux, voici les 4 étapes clés à ne pas négliger :

  1. Vérifier les règles d’urbanisme locales.

  2. Déterminer la surface de la future extension.

  3. Obtenir l’autorisation adaptée (déclaration préalable ou permis de construire).

  4. Afficher l’autorisation durant le chantier.

Vérifications imposées par le Plan local d’urbanisme de votre commune

La première étape est de consulter le Plan local d’urbanisme (PLU) applicable à votre zone. Ce document officiel établit les règles de construction à respecter. Il définit notamment :

  • la hauteur maximale autorisée,

  • les matériaux à utiliser,

  • l’esthétique de la toiture,

  • les distances à respecter avec les limites du terrain,

  • l’intégration de la construction dans le paysage environnant.

Ces règles diffèrent selon que vous soyez en zone urbaine ou non urbaine, dans une zone protégée ou dans une résidence en copropriété. En cas de non-respect, les travaux peuvent être suspendus voire démolis sur décision judiciaire.

Trois régimes juridiques selon la surface à créer

La surface supplémentaire à créer détermine le type d’autorisation à demander. Voici les cas principaux en zone urbaine couverte par un PLU :

  • Moins de 20 m² : déclaration préalable de travaux.

  • De 20 m² à 40 m², si la maison reste sous 150 m² : toujours déclaration préalable.

  • Plus de 40 m² : demande de permis de construire obligatoire.

  • Dès que la maison dépasse 150 m² de surface totale : recours obligatoire à un architecte.

En zone non urbaine, la déclaration préalable ne suffit plus dès que la surface dépasse 20 m². Un permis de construire est alors requis. Si la maison se situe dans un site classé, le permis est obligatoire, quelle que soit la surface.

Dépôt du dossier et délais d’instruction

Le dépôt du dossier peut se faire :

  • à la mairie, en main propre,

  • par courrier recommandé avec accusé de réception,

  • ou par voie électronique sur le portail officiel.

Les délais varient selon le type de demande :

  • 1 mois pour une déclaration préalable,

  • 2 mois pour un permis de construire,

  • 3 mois pour des cas particuliers (site classé, secteur protégé...).

Une autorisation accordée est valable pendant 3 ans. Si aucune réponse n’est donnée dans le délai, le silence vaut acceptation tacite, sauf exceptions. La mairie doit également afficher un extrait de l’autorisation dans les 8 jours suivant sa délivrance, pendant 2 mois.

Affichage et obligations pendant les travaux

Durant toute la durée du chantier, l’autorisation doit être affichée de manière visible depuis la voie publique. Un panneau réglementaire est requis, précisant notamment le nom du bénéficiaire, la date d’obtention, la nature des travaux et la surface concernée.

Ne pas afficher cette autorisation rend les travaux illégaux, même si elle a été accordée. Le voisinage peut alors contester les travaux dans un délai de 2 mois après affichage en mairie.

Restrictions spécifiques selon les régions

Certaines communes imposent des règles supplémentaires. Par exemple, dans plusieurs zones du sud de la France, la modification de la pente de la toiture est interdite, empêchant tout projet de surélévation avec un changement de forme.

Enfin, si votre maison appartient à un lotissement ou une copropriété, il est impératif de vérifier si le règlement intérieur autorise une surélévation. En cas de refus, l’accord des autres copropriétaires est indispensable.

Respecter toutes ces étapes garantit un projet de surélévation conforme à la loi, évitant ainsi litiges, amendes ou démolition.

Source: Maison et Jardin