Alors que les dépenses publiques par élève augmentent, les résultats scolaires restent préoccupants. La Cour des comptes a publié un rapport critique sur l’état de l’école primaire en France, couvrant les classes du CP au CM2. Plusieurs constats inquiétants y sont dressés.
Sommaire:
- Résultats inférieurs à la moyenne de l’Union européenne
- Les inégalités territoriales renforcées par une mauvaise allocation des ressources
- La semaine de quatre jours remise en cause
- Des recommandations pour améliorer la qualité de l’enseignement
Résultats inférieurs à la moyenne de l’Union européenne
En lecture comme en mathématiques, les élèves français présentent des résultats en nette baisse. Selon les évaluations internationales, leur niveau est largement inférieur à celui de leurs homologues européens. La Cour des comptes estime que la situation est « inacceptable ».
1 élève sur 5 entre en classe de 6e sans maîtriser les compétences attendues à la fin du primaire.
Et cela malgré une hausse de 26 % des dépenses par élève entre 2012 et 2022, atteignant aujourd’hui 7 200 euros par an.
Les écarts se creusent également entre les élèves les plus performants et ceux en difficulté. Ces derniers sont souvent issus de milieux modestes ou scolarisés dans des zones isolées.
Les inégalités territoriales renforcées par une mauvaise allocation des ressources
Les territoires défavorisés reçoivent trop peu de soutien adapté. Les zones rurales, périurbaines ou socialement fragiles concentrent les difficultés scolaires, mais ne bénéficient pas toujours de moyens ciblés. Le nombre d’élèves par classe y reste élevé. Par ailleurs, les enseignants les moins expérimentés y sont plus souvent affectés, ce qui nuit à la qualité de l’enseignement.
Les dispositifs d’éducation prioritaire sont jugés flous et peu évalués. La Cour des comptes appelle à une meilleure répartition des moyens, en fonction des besoins réels des territoires.
La semaine de quatre jours remise en cause
L'organisation du temps scolaire est aussi pointée du doigt. Actuellement, 90 % des communes appliquent la semaine de quatre jours. Cette répartition concentre trop les heures de cours, nuisant à la qualité des apprentissages.
Dès 2010, l’Académie nationale de médecine avait souligné que la structure du temps scolaire en France n’était pas cohérente avec le rythme biologique de l’enfant. La Cour regrette que la réforme ait été généralisée sans évaluation préalable.
Elle recommande une refonte complète du calendrier scolaire, avec une meilleure articulation entre temps d’enseignement, activités périscolaires et accompagnement individualisé.
Des recommandations pour améliorer la qualité de l’enseignement
La Cour des comptes ne se contente pas de dresser un constat. Elle formule plusieurs propositions :
- Repenser l’organisation de la semaine scolaire.
- Mieux répartir les enseignants en fonction de l’expérience et des besoins locaux.
- Évaluer et ajuster les politiques d’éducation prioritaire.
- Améliorer l’attractivité du métier d’enseignant pour garantir un service de qualité.
Selon Pierre Moscovici, premier président de la Cour, seule une action résolue permettra de garantir à chaque élève la maîtrise des savoirs fondamentaux.
Source: 20 Minutes