Consommée dans le monde entier, la pomme reste un fruit de base dans de nombreux foyers. Avec près de 100 millions de tonnes produites chaque année, elle occupe une place centrale dans l'alimentation humaine. En plus de sa large disponibilité, ses propriétés nutritionnelles suscitent l’intérêt des chercheurs depuis des décennies.
Voici pourquoi ce fruit suscite l’attention des scientifiques :
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Sa richesse en fibres solubles comme la pectine
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La présence de composés bioactifs comme les polyphénols
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Sa capacité à réduire certains risques métaboliques
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Son effet potentiel sur la réduction des traitements médicamenteux
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Sa conservation naturelle, même sans réfrigération
Les polyphénols présents dans la pomme améliorent la santé cardiaque et métabolique
Les pommes contiennent de nombreux polyphénols bénéfiques, notamment la phloridzine, peu fréquente dans d’autres fruits. Elle est présente principalement dans la peau et joue un rôle dans la régulation de la glycémie. L’anthocyanine, autre polyphénol retrouvé surtout dans les variétés rouges, contribue à la santé cardiovasculaire. La consommation régulière de pommes pourrait ainsi réduire le risque de maladies cardiaques.
Une revue de 18 études publiée en 2022 a conclu que la consommation régulière de pommes ou de produits dérivés comme le jus de pomme réduit le taux de cholestérol LDL (le "mauvais cholestérol") de manière mesurable après seulement une semaine. Une autre étude de 2017 a observé une réduction de 18 % du risque de développer un diabète de type 2 chez les consommateurs réguliers de pommes.
Les pommes contiennent aussi des flavanols, qui aident à maintenir un poids sain. La pectine, fibre présente en grande quantité dans la chair, ralentit l’absorption des sucres et des graisses, aidant ainsi à réguler la glycémie.
Moins de médicaments chez les mangeurs de pommes
Une étude menée en 2015 sur un échantillon de 8 728 personnes a examiné le lien entre la consommation quotidienne de pommes et la fréquence de consultation médicale. Bien que la différence concernant les visites chez le médecin ne soit pas significative, les chercheurs ont constaté une réduction marquée de l’utilisation de médicaments sur ordonnance chez les consommateurs quotidiens de pommes.
Selon Matthew Davis, professeur associé à l'École de médecine Geisel de Dartmouth, "le lien entre manger des pommes et moins consulter le médecin n'est pas statistiquement clair, mais l'effet sur la dépendance aux médicaments est notable." Cela a conduit les auteurs à suggérer que le proverbe devrait être mis à jour : "Une pomme par jour éloigne le pharmacien."
Les personnes mangeant des pommes étaient aussi plus souvent non-fumeuses, plus instruites et avaient de meilleurs indicateurs de santé générale. Cela indique que les pommes sont un marqueur alimentaire d’un mode de vie globalement plus sain.
Les variétés anciennes comme la Pom Prussienne sont plus nutritives
Flavia Guzzo, biologiste végétale à l’Université de Vérone, a étudié une ancienne variété appelée Pom Prussienne. Elle a découvert que cette pomme, cultivée dans le nord de l’Italie, possède une concentration plus élevée en polyphénols que les variétés modernes.
La sélection moderne favorise les critères de goût, taille et résistance, mais sacrifie souvent la teneur en composés bénéfiques. Guzzo explique que certains polyphénols ont un goût amer, ce qui pousse les sélectionneurs à les éviter, au détriment des propriétés nutritionnelles.
Elle recommande aussi de manger la peau des pommes, là où se concentrent la plupart des antioxydants. Selon elle, peu importe la couleur – rouge ou verte – l’essentiel est de choisir des pommes non traitées, de préférence anciennes.
Des résultats mesurables à partir de deux pommes par jour
Des recherches supplémentaires montrent que les effets bénéfiques sont plus significatifs à partir de deux à trois pommes par jour. Une étude de 2020 menée sur 40 personnes ayant un cholestérol élevé a démontré que deux pommes par jour pendant huit semaines ont entraîné une baisse cliniquement significative du taux de cholestérol, par rapport à un groupe ayant consommé une boisson à base de pomme.
Une autre étude sur 40 femmes en surpoids a révélé que manger trois pommes par jour a entraîné une perte de poids significative. Bien que l’effet sur la glycémie n’ait pas été statistiquement concluant à long terme, la tendance à l'amélioration des marqueurs métaboliques est restée constante.
Ces résultats soulignent que la quantité et la régularité jouent un rôle essentiel. Une pomme de temps en temps ne suffira pas. C’est la consommation continue et intégrée dans une alimentation équilibrée qui produit des effets concrets.
Un fruit accessible, durable et historiquement précieux
Janet Colson, professeure en nutrition à l’Université de Middle Tennessee, rappelle que les pommes étaient autrefois stockées en cave pendant l’hiver, car elles résistaient bien à la moisissure et aux températures fraîches. Cela les rendait précieuses dans les régimes hivernaux, bien avant l’invention du réfrigérateur.
Aujourd’hui encore, les pommes sont bon marché, largement disponibles et faciles à transporter. Leur longue durée de conservation facilite leur intégration dans l’alimentation quotidienne, ce qui n’est pas le cas de nombreux autres fruits plus fragiles.
Ainsi, sans être une panacée, la pomme reste un fruit stratégique pour la santé publique. Elle agit comme un levier alimentaire simple, efficace et peu coûteux, capable de participer à la prévention de nombreuses maladies chroniques. Mais elle ne remplace ni le médecin, ni une alimentation variée, ni l’activité physique. Elle en est simplement un très bon point de départ.
Source: BBC