écart salarial
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À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, un rapport de l'ONG Oxfam France met en lumière les insuffisances des politiques gouvernementales en matière d’égalité de genre. Malgré les engagements du président Emmanuel Macron depuis 2017, les mesures annoncées peinent à se concrétiser et les inégalités persistent. Le rapport souligne notamment des écarts salariaux marqués et des financements jugés dérisoires face aux besoins.

Sommaire:

Les écarts salariaux et le classement mondial de la France

Les chiffres montrent une réalité préoccupante. Les femmes gagnent en moyenne 23,5 % de moins que les hommes dans le secteur privé. Cette différence place la France au 48e rang mondial en matière d’égalité économique entre les sexes, selon le Forum économique mondial en 2024. Bien que des initiatives aient été annoncées, telles que l'index d'égalité professionnelle (Egapro) et le développement d’un service public de la petite enfance, leur mise en place reste lente.

Des mesures annoncées, mais des résultats mitigés

Plusieurs gouvernements successifs ont tenté d’améliorer la situation avec des mesures spécifiques. Parmi elles, le congé parental partagé, le développement des structures de garde d’enfants et le renforcement de l’index Egapro. Cependant, leur impact reste limité, notamment parce que de nombreuses femmes interrompent encore leur carrière après l’arrivée d’un enfant, faute de solutions adaptées.

Le gouvernement met en avant certaines avancées, comme le soutien financier accru aux victimes de violences. Le budget consacré au numéro d’écoute 3919 a été augmenté, tout comme la mise à disposition de téléphones de protection d’urgence et de bracelets anti-rapprochement. En 2025, le budget du ministère des Droits des femmes doit augmenter de 20 %, atteignant 94 millions d’euros. Oxfam considère toutefois cette somme insuffisante, représentant seulement 0,02 % du budget total de l’État.

Un budget jugé insuffisant face aux besoins

L’ONG souligne que les fonds alloués au ministère des Droits des femmes restent inférieurs au coût de l’organisation des élections législatives anticipées de 2023. L’analyse du budget général montre que 99 % des dépenses publiques ne prennent pas en compte les inégalités de genre. Pour répondre à ces enjeux, Oxfam propose 15 mesures d’urgence, parmi lesquelles :

  • L’introduction de critères de genre dans les marchés publics
  • L’augmentation des salaires dans les secteurs majoritairement féminins
  • Le renforcement de l’index Egapro
  • La création de 200 000 places en crèche
  • Un congé parental de six mois à partager équitablement entre les parents

L’urgence d’une loi-cadre contre les violences sexuelles

En parallèle, la lutte contre les violences faites aux femmes reste une priorité inachevée. En 2023, 93 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, et 484 000 déclarent avoir subi des violences. La demande d'une loi-cadre contre les violences sexuelles, portée par des associations féministes en novembre dernier, n’a pas été retenue par le gouvernement précédent. Cependant, la récente affaire de viols en série à Mazan a poussé l’exécutif à renforcer les dispositifs de plainte dans les hôpitaux et les campagnes de sensibilisation sur la soumission chimique.

Face à ces constats, l’égalité de genre en France demeure un chantier inachevé. Si des avancées existent, les moyens alloués restent insuffisants pour transformer réellement les engagements en actions efficaces.

Source: rfi.fr