À partir du 1er avril 2025, plusieurs mesures majeures de la nouvelle convention d’assurance chômage, adoptée à l’automne 2024, entreront en vigueur. Ces ajustements visent à générer 1,5 milliard d’euros d’économies annuelles tout en adaptant le système à la réalité du marché du travail. Certaines règles sont déjà en application depuis le 1er janvier, mais l’essentiel de la réforme se mettra en place ce printemps.
Sommaire:
- Nouveaux montants mensuels et réforme du calcul des droits
- Seniors - rehaussement des seuils et suppression partielle de la dégressivité
- Mesures spécifiques pour les saisonniers, démissionnaires et créateurs d’entreprise
- Prison, frontaliers et mesures en attente
Nouveaux montants mensuels et réforme du calcul des droits
Le versement de l’allocation chômage sera désormais mensuel et basé sur 30 jours, quel que soit le mois. Cela entraînera une perte annuelle de 5 jours d’indemnisation, voire 6 lors des années bissextiles.
Concernant le salaire journalier de référence, le nombre de jours non travaillés pris en compte baisse de 75 % à 70 % du total des jours travaillés. Cette mesure vise à réduire les effets d’optimisation du système par les périodes d’inactivité.
Seniors - rehaussement des seuils et suppression partielle de la dégressivité
Les seuils d’âge pour bénéficier d’une indemnisation plus longue sont repoussés de 2 ans. Ainsi, les 22,5 mois d’indemnisation sont désormais accessibles à partir de 55 ans, au lieu de 53, et les 27 mois à partir de 57 ans, contre 55 auparavant.
À partir de 55 ans, la dégressivité des allocations ne sera plus appliquée aux hauts revenus. Jusqu’ici, cette exemption concernait uniquement les personnes âgées de 57 ans ou plus. En parallèle, le droit de maintien de l’indemnisation jusqu’à la retraite à taux plein sera ajusté pour atteindre 64 ans pour les personnes nées en 1968, en lien avec l’évolution de l’âge légal de départ.
Mesures spécifiques pour les saisonniers, démissionnaires et créateurs d’entreprise
Les saisonniers pourront désormais ouvrir des droits après cinq mois d’activité, contre six précédemment. Leur indemnisation minimale est fixée également à cinq mois.
Pour les salariés qui démissionnent après avoir repris un emploi, la période minimale de travail avant ouverture de nouveaux droits passe de trois à quatre mois. Cette mesure entre aussi en vigueur au 1er avril.
Concernant les créateurs d’entreprise, la possibilité de cumuler des revenus non salariés avec l’allocation chômage est limitée à 60 % des droits, sauf si l’activité cesse. Le second versement de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce) sera possible uniquement en l’absence d’un contrat à durée indéterminée.
Prison, frontaliers et mesures en attente
Les anciens détenus ayant travaillé sous contrat d’emploi pénitentiaire seront désormais éligibles à l’indemnisation chômage. Ils bénéficieront des mêmes conditions que les autres travailleurs.
Depuis le 22 mars 2025, les chômeurs frontaliers résidant en France mais ayant travaillé à l’étranger peuvent perdre leurs droits s’ils refusent deux offres raisonnables d’emploi basées sur le salaire français. Cette règle remplace la référence précédente au salaire étranger, souvent plus élevé, comme en Suisse.
Enfin, une mesure encore non appliquée, mais prévue, concerne les demandeurs d’emploi primo-indemnisés. Ils pourraient ouvrir un droit après cinq mois de travail au lieu de six, mais cela nécessite encore une modification législative. Ce changement figure dans un projet de loi sur l’emploi des seniors actuellement en discussion.
Une dernière modification prévue pour 2025 est la baisse de la cotisation patronale d’assurance chômage de 4,05 % à 4 % du salaire brut. Elle s’appliquera à partir du 1er mai 2025, allégeant légèrement les charges pour les entreprises.
Ces réformes, applicables pour une durée de quatre ans, modifient en profondeur le fonctionnement de l’assurance chômage en France. Leur mise en œuvre progressive devrait permettre une adaptation plus fluide pour les différents publics concernés.
Source: 20 Minutes